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L'ARS préfère communiquer par voie presse plutôt que de rencontrer les représentants du personnel !

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Catégorie : Revue de presse
Créé le mardi 8 octobre 2013

arsAlors que les représentants du personnel sont dans l'attente d'un rdv avec le directeur de l'ARS. Celui-ci préfère communiquer par voie de presse et décider seul du sort des mises à disposition et du service public en moins...

Ci dessous l'article du Jsl : Hôtel-Dieu "il faut faire le deuil du GCS",  Le directeur de l’Agence régionale de santé fait le point sur la coopération Creusot-Montceau.

Article du Jsl le 07/10/2013 à 10:31 | Carine Jondeau

Photo : Christophe Lannelongue, directeur général de l’Agence régionale de santé.

 

L’Hôtel-Dieu restructure ses services et se désolidarise doucement de l’hôpital de Montceau. Un nouveau fonctionnement qui augure quelques changements à venir. Le point avec le directeur de l’Agence régionale de santé (ARS), Christophe Lannelongue.

Les liens qui unissaient les hôpitaux du Creusot et de Montceau par le Groupement de coopération sanitaire (GCS) semblent se distendre. Qu’en est-il vraiment ?

Il y a sans arrêt des difficultés dans le fonctionnement du dit GCS. Aujourd’hui, il faut faire le deuil du projet d’un hôpital avec une organisation unifiée sur le Creusot et Montceau. Le GCS n’a pas l’avenir glorieux attendu en 2009. Ça ne veut pas dire qu’il ne faut pas qu’ils coopèrent ensemble mais chacun va développer un avenir qui lui sera propre.

Les hôpitaux portent malgré tout des projets de coopération d’actualité. Je pense notamment à l’imagerie médicale qui doit se développer, ainsi que le laboratoire de Montceau. Pour ce dernier, une convention sera signée avec l’Hôtel-Dieu. Le Creusot conservera un laboratoire antenne de biologie d’urgence. Mais pour le reste, il fera appel à Montceau, le tout en maîtrisant les coûts de production.

Les premières restructurations impliquent déjà des personnels. Comment cela va-t-il être géré ?

On a des problèmes de logistique et de personnel croisé sur des outils communs aux deux hôpitaux. C’est compliqué car cela concerne des personnes provenant de la maternité de Montceau, mises à disposition au Creusot et qui, à cause de la restructuration du pôle mère enfant, n’ont plus de postes. Les personnes concernées ne risquent pas de perdre leur emploi mais seront amenées à travailler sur d’autres hôpitaux comme Autun ou Chalon. Ça se fera progressivement. On ne va pas rouvrir une maternité à Montceau parce qu’il y a des restructurations au Creusot. Il faudra certainement mettre en place une petite cellule de reconversion ou d’accompagnement. Ce sera à traiter dans les mois qui viennent mais il est vrai que c’est complexe.

Comment va s’organiser l’offre médicale du secteur creusotin ?

Il y a dix ans, on disait « on aura un hôpital unique ». Maintenant on dit « à terme, on n’aura pas d’hôpital unique, on aura un groupe public avec une coopération forte du public entre Chalon Montceau et Autun et on aura un établissement au Creusot (hôpital privé à but non lucratif) qui va développer des coopérations avec des groupes privés ». Mais tout cela ne peut pas se décider avant que l’on ait remis à plat l’évolution des besoins dans le nord de la Saône-et-Loire. C’est pourquoi nous avons fait appel à l’Agence nationale de l’amélioration de la performance (ANAP) afin d’analyser les besoins. Après quoi nous pourrons en tirer des conséquences sur l’évolution des différents hôpitaux d’un territoire. On verra comment offrir un service de proximité tout en spécialisant les établissements. Il nous faudra essayer d’avoir des projets de développement commun et peut-être un jour créer une unité hospitalière de territoire entre établissements publics avec Autun, Chalon et Montceau. L’étude va débuter ces jours prochains. Au printemps 2014, nous développerons ce projet de coopération. De par son statut, Le Creusot n’en fera pas partie sauf pour les urgences.

Qu’adviendra-t-il alors de l’hôpital du Creusot ? Va-t-il devoir créer de nouveaux services ?

À terme, sur cinq ou dix ans, chacun va devoir redéfinir son offre de service. L’Hôtel-Dieu peut tout à fait vivre avec les activités réparties telles qu’elles le sont. Chacun va retrouver son autonomie car si on aboutit à la coopération du groupe public qui travaillera en synergie, c’est contradictoire avec une synergie avec le privé qui viendra en complémentarité mais aussi en concurrence avec le public.

À terme, je vois deux groupes. Un groupe public unique avec des équipes de territoires qui évolueront sur les différents sites spécialisés. À côté, on aura une constellation du privé entre l’Hôtel-Dieu et les cliniques d’Autun et de Chalon car ces établissements sentiront le besoin, pour résister à la pression qu’exercera le public, de coopérer davantage. Mais j’attends beaucoup de l’étude pour conforter cette vision.

Dans cette configuration, comment l’Hôtel-Dieu va s’en sortir financièrement car le prévisionnel 2013 annonce déjà un déficit de 4 millions d’euros ?

Il y a déjà eu de gros efforts faits. Un plan d’action a été établi en juillet et si l’hôpital le tient, je pense que l’établissement peut espérer un retour à l’équilibre dès 2014. Il reste des marges de progression, notamment en matière de réorganisation des services, sans pour autant parler de licenciements.

Si les urgences sont restructurées, ne risque-t-on pas de perdre en proximité ?

La question ne se pose pas pour la journée où toutes les urgences resteront ouvertes. La nuit, il peut y avoir des discussions pour savoir s’il faut garder toute l’année des urgences ouvertes au Creusot et à Montceau. On est contre la fermeture des sites mais il vaut mieux répondre aux besoins tout en facilitant le recrutement de nouveaux médecins.

De nombreux projets en cours donc !

Oui. Nous voudrions sortir de la guérilla entre Creusot et Montceau et projeter les gens sur autre chose, sur la base des besoins réels de la population du Nord de la Saône-et-Loire. Il faut que chacun fasse son deuil de cette coopération.

Un plan régional de l’urgence

«  Les urgences font l’objet d’une démarche sur l’ensemble de la Bourgogne. On établit un plan régional de l’urgence en organisant mieux les urgences sur six territoires dont deux en Saône-et-Loire, au nord et au sud. Début 2014, on voudrait arriver à une mutualisation avec un responsable médical unique, un responsable administratif unique et un budget global. Ce qui veut dire que sur le nord du département, les établissements d’Autun, du Creusot, de Chalon et de Montceau signeront une convention pour créer une fédération interhospitalière. Il y aura une équipe d’urgence qui tournera sur le territoire, ce qui facilitera les recrutements d’urgentistes car le travail sera plus attractif. »