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HOTEL-DIEU DU CREUSOT : Les personnels s'invitent en Conseil d'administration...

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Catégorie : Revue de presse
Créé le samedi 1 mars 2014

FO HOTEL-DIEU LE CREUSOTA l'appel de Force Ouvrière, les personnels sont entrés ce jeudi après-midi dans la salle du Conseil d'administration pour adresser directement leurs inquiétudes à la direction, en lui demandant un dialogue clair pour l'avenir de l'Hôtel-Dieu. Sur cette question, l'Agence Régionale de Santé a été interpelée et ses responsables sont attendus pour en parler...

 FO HOTEL-DIEU LE CREUSOT


C'est à une trentaine de personnes que Force Ouvrière s'est invitée en salle où devait se tenir un Conseil d'administration « ordinaire ». Le déroulement de celui-ci a ainsi été retardé par l'action syndicale menée. Un mouvement des personnels pour réaffirmer des dégradations de travail (voir encadré ci-dessous) évoquées le 10 décembre dernier devant les grilles de l'établissement sanitaire, et pour faire part d'inquiétudes quant à une situation qui ne s'arrange pas, ou des décisions et une mauvaise gestion selon eux qui ne vont pas dans l'intérêt de tous.
« On nous annonce un poste de DRH, mais la pression nous la vivons déjà au quotidien », a notamment remarqué le délégué syndical Murat Berberoglu dans sa déclaration faite devant les membres installés du Conseil d'administration. Avec le sentiment exprimé que ce recrutement - comme d'autres avant - se fait avant tout « sur le dos » des hospitaliers.

« On veut que notre hôpital fonctionne, on veut de la qualité »


Des constats, le « porte-parole » des personnels en a lancés, pour mettre en évidence un devenir incertain et par conséquent préoccupant. Des constats sur le fait que l'équipe du laboratoire est « en balance » depuis plus d'un an. En rappelant aussi que, depuis le plan de sauvegarde pour l'emploi (PSE), des efforts ont été faits, sans aucune avancée.
Dans cette situation où les personnels sont autant surchargés que désorientés d'après les propos tenus, Murat Berberoglu a fait appel à une direction plus sérieuse à l'Hôtel-Dieu, mais aussi à l'ARS pour qu'elle s'explique. Le délégué syndical a alors dénoncé une mise en concurrence du public et du privé, en l'occurrence en mettant en cause le regroupement des hôpitaux publics de Montceau, Chalon et Autun . « Cette CHT ?! Il ne faut pas qu'elle vienne nous concurrencer. Ce n'est pas ça la santé ! », a-t-il prévenu en s'étonnant : « C'est ça un véritable maillage territorial ? ». Tout en réaffirmant : « On veut que notre hôpital fonctionne, on veut de la qualité ».
« Rester dans la raison », a dit André Billardon en voyant tous les manifestants entrer dans la salle du Conseil qu'il préside. Devant ses membres, ils étaient venus pour dialoguer et prendre rendez-vous en quelque sorte avec l'Agence Régionale de Santé. « Le premier point, c'est de souhaiter que la direction de l'ARS vienne clarifier les choses », a approuvé peut-on dire André Billardon. Avant de donner son point de vue et de s'expliquer sur la situation actuelle de l'Hôtel-Dieu : « Ici, il y a une vraie prise en charge sur des bases professionnelles. Cela fera quatre semaines lundi prochain que le nouveau directeur est en place. Des acquis sont là et il se concentre sur la médecine et la chirurgie... Concernant le laboratoire et la scintigraphie, ça va se régler ». Sans pour omettre « une dimension sociale qui doit être également au centre de cet avenir ».
« Dans cette période (ndlr : à un mois des élections municipales), on dit tout et n'importe quoi... ». Alors que le président du CA a demandé du temps, les personnels veulent des renforts humains dans les services. « En juin, il se sera passé deux ans depuis la décision du tribunal (validation du plan de continuation de l'Hôtel-Dieu). Nous avons quoi de plus aujourd'hui ? Rien ! », ont-ils répété. Ce sur quoi André Billardon a reconnu après une année 2013 crispée : « Il faut rattraper le retard. Nous avions pris le temps pour que les licenciements se fassent dans les conditions les moins défavorables, puis l'intérim à la direction a retardé les projets ».
En place on l'a dit aujourd'hui, Philippe Bucheret a tenu à assurer : « Si je suis venu, c'est que j'ai la conviction qu'il reste, qu'il y a du potentiel dans cet Hôtel-Dieu ». Pour le renforcer, « l'urgence est de travailler sur le recrutement des médecins ». En chirurgie viscérale, un spécialiste devrait arriver courant mars, un deuxième courant avril et peut-être un troisième dans l'année.
Pour ce qui est du recrutement de DRH, Philippe Bucheret a parlé d'efficience dans l'organisation, « pour accompagner un travail de fond » dans lequel il ajoute aussi une politique sociale plus structurée.


« La maternité en péril ? », un appel lancé à l'ARS


Si le directeur a donc livré des informations tendant à rassurer quelque peu dans le domaine de la chirurgie, il n'en a pas été de même au sujet du pôle Mère-Enfant. Ayant fait état du départ du Docteur Valentin à Autun, et de celui début mai du Docteur Latombe, Christian Rattin, représentant de la commission médicale, a posé deux cas : « Soit nous trouvons un spécialiste dans les mois qui viennent, soit, et c'est la seule disposition que nous pourrions avoir, nous sollicitons l'ARS pour une dotation, pour pouvoir faire venir un remplaçant à titre permanent... ».
« Quand elle tourne, la maternité ne pose aucun problème sur le plan économique pour l'Hôtel-Dieu », a précisé André Billardon, tel un message adressé à l'ARS... Alors que celle-ci autoriserait au Syndicat inter-hospitalier de Montceau à refaire de l'obstétrique après avoir amené les deux établissements sanitaires à une stratégie de coopération.
Cela dit, le président du CA a inciter à tous tirer dans le même sens, en évitant les rumeurs. « Car il se pourrait que l'on perde confiance en la population, et là nous ferions face à bien d'autres problèmes ». Dans un contexte où la crédibilité de l'Hôtel-Dieu est mise à mal, avec des projets difficiles à mettre en place, André Billardon ne souhaite pas que les polémiques viennent perturber un environnement qui l'est déjà assez...
« Sur leurs gardes », les personnels quant à eux veulent que le climat de confiance revienne, que les rapports vis-à-vis et émanant de la direction soient clairs, où plutôt les directions puisque celle de l'ARS est attendue à l'Hôtel-Dieu. L'intervention de ce jeudi en début d'après-midi a été effectuée notamment dans le but d'interpeler cette instance (la lire en intégralité ci-dessous).

Alix BERTHIER creusot info
L'intervention de FO en Conseil d'administration
Le 10 décembre 2013, les hospitaliers de la fondation Hôtel-Dieu du Creusot ont manifesté devant la grille de l’établissement pour exprimer leur mal-être devant les conditions de travail qui se dégradent toujours un peu plus de part l’austérité qui nous est imposée...
En 2013, la direction a refusé de remplacer 17 Equivalent Temps Plein pour payer deux directeurs et de multiples audits qui au passage étaient annoncés comme étant gratuits par Monsieur Chanteur. Au final, ils se révèlent comme étant chers voire même très chers puisque c’est sur le dos des soignants et donc de la qualité de soins que l’argent a été économisé.
Sur le terrain, cela se traduit par des rappels sur les repos de plus en plus fréquents, difficultés accrues pour l’octroi des congés, augmentations du nombre d’heures supplémentaires, non respect des cycles de travail, difficultés voire impossibilités de remplacer les absences, organisations à flux tendu, etc.
Mais rassurons-nous, on nous annonce le recrutement d’un DRH ! Rassurez-vous Mesdames et Messieurs du CA, la pression managériale nous la subissons au quotidien. Ce n’est pas avec une louche de plus de pression d’un DRH que la productivité sera plus accrue ! Nous ne sommes pas dans une usine ! Mais un hôpital humain qui se veut être de qualité !
Le personnel est épuisé ! EN BURN-OUT !
Les conséquences du sous-effectif, l’absence d’évaluation de la charge de travail, engendrent des accidents du travail et des arrêts-maladie à répétition et un épuisement professionnel de tout le personnel.
En plus, on veut nous voler !
Après la tentative d’organisation du travail dissimulée via les HS. Voila que votre conseil juridique s’entête à interpréter à sa façon nos accords RTT : Le jour de congé supplémentaire, dit de la « Saint-Laurent », fait partie de nos accords ! Nous défendrons nos droits jusqu’au TGI si nécessaire.
Et notre devenir ? De + en + incertain...
Bientôt  un an que le personnel du laboratoire attend d’être fixé sur son sort ! En 2014, c’est malheureusement au tour de la scintigraphie, avec déjà des pressions sur le personnel pour qu’il ne bronche pas...
Le pire étant l’absence d’un véritable projet médical : comment voulez vous attirer de nouveaux médecins  sans  projet médical et  sans projet d’investissement ?
La certification aura lieu cette fin année et nous accusons un retard colossal ! le service des urgences nécessitent des travaux et pourtant vous engagez un architecte pour des travaux dans les bâtiments récents des services du pôle Mère-Enfant.
Résultat : Les médecins font valoir leur droit à la retraite ou vont chez nos voisins. Ce qui met en péril nos services : le pole Mère-Enfant en est un parfait exemple et demain la chirurgie sera concernée de la même manière.
Donc oui, le pole ME est en danger ! Mais bien plus encore, c’est tout l’hôpital qui risque gros !
De plus, La CHT souhaite concurrencer les hôpitaux privés. Je rappelle que la Fondation Hôtel-Dieu est un ESPIC, établissement de santé privé collectif qui fait du service public.
Comment va-t-on fonctionner avec Montceau et la CHT ? Comment va-t-on fonctionner sans médecin ?
Le CA doit prendre ses responsabilités et se poser les bonnes questions dans la plus grande transparence.
C’est pourquoi nous demandons la venue du directeur de l’ARS pour répondre à nos questions.

 FO HOTEL-DIEU LE CREUSOT

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