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1/02/2012 les hospitaliers de l'Hôtel-Dieu Le Creusot bloquent la RCEA : Photos et vidéos

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Catégorie : H.D. Le Creusot
Créé le lundi 6 février 2012

hospitaliers bloquent  reca-01-02-2012Mecredi 1 février 2012 - Suite à la non venue de Mme Cavalier, directrice de l'ARS de Bourgogne : L'Assemblée Générale du personnel se termine par le blocage de la RCEA au niveau du rond point Jeanne Rose.

 

 

 

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LE CREUSOT : Quand un rdv manqué enflamme les Hospitaliers de l’Hôtel-Dieu

«Madame Cavalier aurait voulu liguer tous les personnels contre elle, contre l’ARS et contre le Ministère, elle ne s’y serait pas pris autrement…» C’est un sentiment de colère qui, ce mercredi matin, régnait dans la grande salle de l’Institut de formation en soins infirmiers où une assemblée générale du personnel de l’Hôtel-Dieu devait se tenir en présence de Monique Cavalier, directrice générale de l’Agence Régionale de Santé.
L’annonce de la non-venue de celle qui est attendue depuis 342 jours, selon le décompte effectué par Murat Berberoglu, délégué syndical FO, a eu pour effet d’enflammer les passions. Et en quelques minutes les personnels ont donc décidé d’aller bloquer d’abord le rond-point Chanliau, puis le rond point du Pont Jeanne Rose, sur la RCEA, au confluant de la RN 80 et de la RN 70, sur l’axe Chalon-sur-Saône - Montceau - Paray - Moulins - Montluçon.
Une action coup de poing, spectaculaire, a forte portée symbolique, qui a pris de cours tout le monde. Car si, par exemple, les gendarmes étaient déjà en gare quand les Hospitaliers avaient bloqué le TGV, ce mercredi matin, ce sont les Hospitaliers qui sont arrivés en premier au rond-point du Pont Jeanne Rose (lire notre premier reportage).
Auparavant, dans une salle surchauffée, chacun avait pu dire son sentiment. Ou plutôt étaler ce qui devait être initialement déclaré à l’adresse de Madame Cavalier qui, vendredi, sera attendue de pied ferme. Et l’ambiance pourrait bien être aussi glaciale que les températures qui sont annoncées.
En attendant, avant de laisser la parole aux représentants du personnel, André Billardon a détaillé ce qu’il avait prévu de dire à Madame Cavalier. D’abord lui rappeler que s’est ouverte une troisième période d’observation, « pour que soient explorées deux pistes », à savoir le plan de reprise par l’association Saint-Exupéry ou un plan de continuation. « On disposera dans les jours ou semaines à venir d’éléments pour savoir comment une poursuite d’activités peut se faire dans le cadre de l’offre sanitaire existante ».

Exigence d'équité


Pour le Maire du Creusot, si c’est le Tribunal qui va choisir, c’est bien le Ministère de la Santé qui va orienter le choix et, en ce sens, il entend que « les deux hypothèses soient explorées de façon objective, avec une équité pour les deux sites ».
André Billardon a ensuite lancé, avec force : « J’en ai assez de lire ou d’entendre des choses fausses. L’Hôtel-Dieu a été à l’avant-garde de la coopération avec des efforts, supportés par les personnels, qui se sont traduits par les suppressions de 98 équivalents temps plein (EQT) sur l’Hôtel-Dieu. Et je ne peux pas accepter que l’on nous dise qu’on n’a pas consenti des efforts. Quelle que soit l’hypothèse de reprise, il faut continuer à faire des efforts, il faudra des engagements. Mais il n’est pas question que l’Hôtel-Dieu soit liquidé comme le voudraient certains. On défend et on défendra des outils, les personnels, les patients, et une organisation de territoire avec une offre de proximité ».
Enfin, le Maire du Creusot a lancé un message fort : « Pour qu’il y ait équité, le responsable ne peut pas être gestionnaire de l’un des deux sites. Et en ce sens, l’échec de la méthode Métais est évident ».

« Inacceptable, scandaleux et injuste »


Au nom des salariés, notamment de ceux qui ne sont pas salariés, Michel Rodrigues a estimé : « inacceptable, scandaleux et injuste que l’on fasse porter les efforts sur l’Hôtel-Dieu. Il est honteux de vouloir 200 licenciements, la fermeture du site Harfleur et la fermeture de lits de gériatrie ».
Isabelle Latombe (CFE-CGC) a tout d’abord voulu préciser les choses : « Ne mettez pas en doute les engagements ni l’action des partenaires sociaux. Tout le monde tire dans le même sens ». Saluant l’esprit de rassemblement, elle a estimé qu’il convient, de toute façon, de « trouver des pistes d’amélioration ».
Madame Torres (CGT) a détaillé les questions qu’elle souhaitait poser à Madame Cavalier. Savoir si le plan Métais peut être amélioré, savoir comment pourrait s’articuler le plan de continuité si celui-ci s’avérait moins désastreux, avec quelles possibilités... Elle s’est aussi inquiétée des perspectives de fermetures de lits en gériatrie, « alors qu’aujourd’hui, on demande à des associations de venir servir les repas ». Elle comptait aussi demander si Chalon est considéré comme un site pilote.

« C'est clair, ils veulent se servir du Creusot comme variable d'ajustement »


Murat Berberoglu (FO) a lui démonté le plan Métais en soulignant combien il serait lourd, avec 57 suppressions de lits, 200 emplois supprimés soit un quart de l’effectif, la suppression du site Harfleur, des coupes sombres dans les cuisines et dans l’administration.
Il détailla ensuite les réductions d’effectifs envisagées par le plan Métais, avec, par exemple, une réduction de 21 à 15 infirmières au bloc avec plus d’aides soignantes, la réduction de 23 à 14,5 postes d’infirmières au bloc… « Personne n’est épargné et je demande comment la gériatrie pourrait tenir avec si peu de lits, alors que les besoins augmentent », a-t-il résumé.
Avant de dénoncer la proposition de Monsieur Jaffre « qui propose des réouvertures de lits à Montceau ». Et Murat Berberoglu d’affirmer : « C’est très clair, ils veulent se servir du Creusot comme d’une variable d’ajustement et cela est inacceptable. Car on veut faire reprendre Le Creusot par Montceau. On veut faire reprendre Le Creusot par un hôpital qui a cumulé 50 millions d’euros de pertes, contre 33 millions au Creusot. Où est l’équité dans ce qui nous a été proposé. La vérité, c’est que le travail a été bâclé, car l’administration provisoire a refusé de regarder les réalités du terrain ».
Le délégué FO souhaite maintenant que « L’Etat abandonne le projet de reprise et fasse face à ses responsabilités », tout en relevant que « si la Croix-Rouge s’est intéressée au Creusot, c’est bien qu’il y avait du potentiel ».
Tout cela devrait être redit avec force et sans doute amplifié quand Madame Cavalier viendra, vendredi, rencontrer les personnels.

Alain BOLLERY et Alix BERTHIER, www.creusot-info.com