Extrait du communiqué de l’intersyndicale CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA
Paris, le jeudi 18 août 2011
"...Pour l’intersyndicale, des réponses nouvelles priorisant l’emploi, la cohésion sociale (protection sociale, services publics,…), la réduction des inégalités (une autre répartition des richesses, le pouvoir d’achat, une autre fiscalité), la maîtrise des déficits publics sont urgentes. L’intersyndicale, réunie ce jour, demande la tenue d’une véritable concertation sociale avec le gouvernement et le patronat pour examiner les mesures à prendre pour soutenir la croissance, soutenir l’emploi et réduire la dette tout en garantissant la cohésion sociale..."
Refusant les termes de rigueur ou d’austérité (campagne électorale oblige), le gouvernement fait passer au Parlement son « plan anti déficit » pour 2011. De fait, la mise en place de l’austérité ne remonte pas au 24 août 2011, date des annonces du Premier ministre, mais est en marche depuis plusieurs années, en particulier avec la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et son pendant à l’hôpital, la loi Hôpital, patients, santé, territoires (HPST). Tant la RGPP que la loi HPST, ont été décidées au départ pour des raisons idéologiques, au nom du libéralisme économique.
Nous en connaissons toutes les « chansons », du type : il y a trop de fonctionnaires, l’État ne peut pas tout faire, le privé gère mieux que le public, les usagers-citoyens sont des clients, etc.
Dans les faits, il faut surtout diminuer les dépenses publiques pour diminuer dans le même temps la fiscalité sur les plus aisés et les grandes entreprises. Ce qui est le cas en France depuis plusieurs années. On est ainsi en pleine logique de dumping fiscal et social, le tout au nom du dieu marché. C’est aussi dans ce contexte que s’inscrivent les politiques d’austérité menées à des degrés divers dans nombre de pays actuellement, et particulièrement en Europe. C’est bien, comme nous ne cessons de l’expliquer depuis plusieurs années, une crise importante du système capitaliste avec une exacerbation des contradictions dont on ne sortira, a minima, qu’en rétablissant de la réglementation à tous les niveaux. C’est bien pour toutes ces raisons qu’il nous faut combattre toute austérité, et pour me faire comprendre, qu’elle soit de droite, de gauche ou syndicale ! Bien entendu, il ne s’agit en aucun cas (faut-il le préciser ?) de prendre position dans la campagne politique présidentielle.
Nous resterons ce que nous sommes, un syndicat, mais nous ne tairons pas nos analyses et nos revendications. Combattre l’austérité, c’est militer pour l’augmentation des salaires, pour une grande réforme fiscale, pour la préservation des services publics et des régimes sociaux, pour que les politiques publiques reprennent le pas sur les marchés, y compris dans le domaine industriel. C’est aussi militer contre le dogme de la réduction des déficits et tordre le cou à l’idée fausse et démagogique selon laquelle le budget d’un État c’est comme le budget d’un ménage !
Les faits montrent que nos analyses sont les bonnes, alors nous allons continuer à expliquer, revendiquer et construire le rapport de force.