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HOTEL-DIEU DU CREUSOT : La reprise sera effective à l'automne

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Catégorie : Revue de presse
Créé le samedi 23 mai 2015

Ce vendredi, à l’occasion de l’assemblée générale de l’association de soutien de l’Hôtel-Dieu, André Billardon, maire du Creusot et président du Conseil d’administration de l’établissement, a donc communiqué des informations sur les offres de reprise présentées par les deux candidats à la reprise de l’Hôtel-Dieu. Comme creusot-infos l'avait annoncé, nous présentons donc en primeur l'avancée du dossier.

 

«J'ai tenu à ce que les membres de l'association soient les premiers informés des décisions et des informations, car vous êtes nos premiers relais auprès de la population», a déclaré Evelyne Couillerot en introduction de l'assemblée générale de l'association de soutien de l'Hôtel-Dieu du Creusot, qui s'est tenue ce vendredi en fin d'après-midi à l'IFSI.
«C'est vrai que le temps a pu paraître long. L'année dernière on avait validé que l'Hôtel-Dieu ne pouvait pas rester isolé, pour continuer d'avancer. Il y avait deux groupes potentiellement intéressés par la reprise. Les choses ont bougé. Dire des choses qui changeaient ou pouvaient changer le lendemain n'était pas opportun. Aujourd'hui, c'est le moment pour le faire. Le Conseil d'administration a validé une procédure. Mais tout n'est pas fixé. On ne sait pas encore exactement de quoi demain sera fait», a ajouté la présidente de l'association, aux côtés de qui se trouvaient évidemment André Billardon, maire du Creusot, mais aussi Philippe Bucheret, directeur de l'Hôtel-Dieu, ou encore Bernard Ponsard, que les Creusotins connaissent bien.

«Un phénomène de groupement auquel on ne peut pas échapper»


C'est donc André Billardon qui a pris la parole pour un point d'étape. «Je rappelle qu'il est apparu, dans le cadre des travaux conduits par le directeur et l'ARS, que l'établissement ne pouvait pas rester seul. Il y a des regroupements autour de nous. Les cliniques indépendantes le sont de moins en moins. Les hôpitaux qui ont un statut public se réorganisent, avec la création des groupements hospitaliers de territoire. Et même des établissements du type du nôtre, de moins en moins nombreux, ont des stratégies de regroupement. Il y a un phénomène de regroupements auquel on ne peut pas échapper».
Le maire rappela brièvement que le rapprochement avec les voisins n'a pas marché. «Nous avons donc approuvé le principe d'une reprise par l'Hôtel-Dieu. Soit par un groupe privé lucratif ou par un groupe privé non lucratif. Mais pas par un groupe public, puisque cela avait échoué».

L'Hôtel-Dieu fait envie


André Billardon indiqua que la situation financière amenait à se poser la question. «J'insiste sur un aspect. On entend dire "C'est quoi l'Hôtel-Dieu ? C'est quoi son activité". La vérité c'est que les intérêts manifestés par des repreneurs voulaient dire qu'on n'était pas si mal et qu'on représentait quelque chose, qu'on pouvait déclencher de l'envie».
Deux groupes se sont donc manifestés. Un groupe de cliniques, rappelons-le Avenir Santé, qui a une ambition de développement sur la Bourgogne et la Franche Comté. C'est le groupe privé lucratif.
«L'ARS n'a pas découragé cette démarche», a souligné André Billardon. Et d'ajouter qu'un deuxième groupe s'est manifesté. Le groupe SOS qui est à but non lucratif. «Il a une expérience dans la reprise d'hôpitaux du même statut que nous. Il a repris les hôpitaux des houillères de Lorraine, il y a trois ans, avec de bons résultats».
Qu'est ce que ça veut dire que reprendre l'Hôtel-Dieu ? «Il y avait une difficulté, savoir ce qu'on allait faire, ou même celle de voir un autre groupe flairant une bonne affaire et voulant damer le pion à d'autres. On pouvait craindre un chasseur d'occasion si l'ARS avait mis de l'argent. C'est vrai que cette question nous a très vite obsédés. Cela, on ne le met pas sur la place publique», a expliqué André Billardon.
«Comme on est dans une démarche juridique, il est apparu en mars 2014 la possibilité d'organiser la session, en interdisant de voir venir des repreneurs jugés non souhaitables», ce qui revient à dire que l'Hôtel-Dieu pouvait établir sa liste des repreneurs. On peut ajouter «des repreneurs désirables». C'est ce qui a été approuvé par le Conseil d'administration de l'Hôtel-Dieu.

Une demande officielle au tribunal


Il sera donc demandé au tribunal de nommer un conciliateur qui va faire tout le travail pour améliorer, peaufiner, enrichir, compléter le dossier de reprise.
«Le 1er juin on va donc, à Chalon-sur-Saône, demander que ce soit Maître Picard qui soit le conciliateur. Son travail sera d'enrichir par le dialogue, par la consultation des représentations syndicales. Il établira un classement si les deux repreneurs vont au bout. Je ne sais pas s'il y en aura deux à la sortie, mais on considère comme certain que l'un des deux aura déposé un projet que le tribunal aura à entériner. Au moment où le tribunal choisira le repreneur, la Fondation Hôtel-Dieu disparaîtra», a précisé André Billardon.

Les repreneurs veulent développer les activités et conserver Harfleur


Et d'affirmer : «Au fil des semaines, on constate que l'intérêt des repreneurs va croissant. Ça veut dire que l'on vaut quelque chose». Et d'ajouter : «Je crois que c'est bien, ce fait d'avoir deux candidats. Ils sont susceptibles d'améliorer leur dossier de reprise. Troisièmement, ils ont l'intention de développer une activité supplémentaire».
André Billardon devait alors prendre un exemple : «L'un des deux n'avait pas envie de conserver Harfleur qui a une activité emblématique et qui marche bien. Au regard de l'évolution de la chirurgie, on aurait pu penser à un rassemblement sur Foch. Eh bien aujourd'hui, ils ont l'ambition de conserver Harfleur». Faut-il avoir une préférence ?

Avenir Santé doublerait sa taille


«Il y a une logique clinique de gagner de l'argent, avec des médecins travaillant en libéral. Par ailleurs, le statut des personnels n'est pas la même convention que celle des établissements à but lucratif. La vérité, c'est que le groupe Avenir Santé veut se développer sur la Bourgogne et qu'il veut faire beaucoup pour reprendre l'Hôtel-Dieu». Il est déjà présent à Sens, Mâcon, Dijon, Lons-le-Saunier. Avec l'Hôtel-Dieu, en terme de chiffre d'affaires, il doublerait pour ainsi dire son chiffre d'affaires».
Concernant le groupe SOS, il est évidemment dans une autre logique. D'abord parce qu'il pèse 15 fois plus que le groupe Avenir Santé. André Billardon remarque : «Mais il a de l'appétit sur l'économie sociale et solidaire, en considérant qu'il y a au Creusot une même logique. Je précise que les cliniques mutualistes ont déjà épousé la thèse d'avoir des médecins libéraux».
Enfin, comment faire travailler des services qui ne sont pas liés à l'acte médical ? «L'ARS envisage de permettre un système un peu mixte, avec des activités ne répondant pas au financement à l'acte classique. Comme par exemple la diabétologie».
Evelyne Couillerot, pour répondre aux interrogations liées à des informations en forme de désinformation qui ont circulé ou qui ont pu être publiées, a affirmé : «On se doute bien que s'il y a des repreneurs, ce n'est pas pour reprendre et se casser la figure».

Alain BOLLERY
avec Alix BERTHIER

Quels financements ?
«Que n'a-t-on pas dit depuis 18 mois... Comme quoi on n'arriverait pas à payer les salaires. Tous les trois mois, il y a une rumeur, avec une annonce d'une montagne de définitifs. Jusque-là, les salaires sont assurés et l'Hôtel-Dieu n'a pas de retard dans tout ce qu'il doit payer. Vous en trouverez beaucoup des hôpitaux capables de cela ? Nous on paye et on ne doit rien à personne. Y compris pour ce qui concerne les loyers payés à la ville».
André Billardon affirme encore : «L'ARS a assuré que les financements seront en place jusqu'à la reprise».

Quel calendrier ?

  • 1er juin : rendez-vous au tribunal.
  • Juin, juillet, août : procédure de consultation et consultation des organisations du personnel.
  • Septembre ou octobre, «à l'automne» : le tribunal désignera le repreneur.

Quel est le rôle de l'ARS ?

«Tout cela se fait en bonne intelligence avec l'ARS. Elle transfèrera les spécialités et les autorisations au repreneur qui sera désigné».

Une activité très nettement en hausse

«Nous avons eu une année 2014 difficile. Mais grâce au directeur, début 2015, on est mieux. On a une activité plus soutenue. L'importance c'est de bien coder l'activité. On est en situation de gagner 3 millions d'euros», a lancé André Billardon. «Il faut que l'activité se poursuive sur toute l'année. On a eu +8% d'activités sur les quatre premiers mois de l'année. A savoir +3% en médecine et +5% en chirurgie. La tendance avait débuté à l'automne», a ajouté Philippe Bucheret. Et de préciser : «Oui, c'est vrai que l'on bouscule les personnels parfois, mais on est sur un projet d'avenir. Avec le projet d'investissement, on pourra remettre de la peinture à l'accueil, pour que ce soit encore meilleur. Il y a quelques mois, on a installé une nouvelle table numérisée, avec capteur plan. Et on n'est pas en disgrâce avec nos fournisseurs».

Périmètre


«Pour les deux repreneurs, on est sur les mêmes périmètres d'activités, validés par l'ARS et repris par les deux repreneurs», a indiqué Philippe Bucheret.

Radiologie


Une nouvelle organisation va se mettre en place, avec deux praticiens qui vont rejoindre Le Creusot avant la fin de l'année, dans un service d'imagerie médicale refondu. «Il viendra s'inclure dans le reprise de l'Hôtel-Dieu. J'ai trouvé un acteur pour la radiologie. Avec les deux repreneurs potentiels, ils ont dit que c'est dans ce sens qu'il faut travailler. L'enjeu des praticiens, c'est pour l'ensemble. Pour la radiologie, mais aussi pour la chirurgie», a souligné Philippe Bucheret.

Cardiologie


«L'objectif que nous avons avec les deux repreneurs est bien de re-développer la cardiologie. La volonté de l'ARS et la nôtre, c'est qu'on dispose de toutes les autorisations. Il y a un projet dans nos cartons sur la cardiologie. C'est forcément un projet de cardiologie médicale, mais ce n'est pas ce qui est le plus attractif pour les praticiens. Ils vont plutôt sur des plateaux techniques plus poussés. Nous ne désespérons pas dans une stratégie plus lisible et plus attractive d'avoir à nouveau un service de cardiologie», avance Philippe Bucheret.

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