Hôtel-Dieu : jour 1 de l’ère SOS (Le Jsl)
Les derniers départs s’effectuent aujourd’hui. En tout, 76 salariés, dont environ la moitié d’infirmiers, quittent l’Hôtel-Dieu, qui doit se réorganiser dans l'urgence. ACTUALISE
Le 17 décembre à 00h00, l'Hôtel-Dieu devenait propriété du Groupe SOS...
Le17 décembre à 00 h 00, l’Hôtel-Dieu devenait propriété du groupe SOS. Le rachat de l’hôpital, en liquidation judiciaire, a ouvert la voie à un plan social. L’administrateur judiciaire maître Maurice Picard s’est chargé de supprimer 76 postes, comme le souhaitait le groupe SOS. La direction de l’hôpital doit désormais redistribuer les postes restants entre les services. Une période transitoire, dans l’attente du nouveau projet médical prévu pour mars.
Quelles conséquences pour les patients ?
Environ la moitié des départs concernent des infirmiers/ères. Les salariés de l’hôpital craignent donc un impact sur la qualité des soins. « Le patient va trinquer », s’écriait un salarié lors de la visite du maire, le 31 décembre, aux urgences. C’est l’un des services les plus touchés : sept départs, dont cinq infirmières. « Nous étions déjà à flux tendu avant les licenciements », alerte le docteur Arnaud Vermeere, chef du pôle urgences.
La principale victime de la reprise est la pédiatrie. Le service, sous sa forme actuelle, est voué à disparaître. Les infirmières partent, seuls les médecins pédiatres restent. Un projet que défend le groupe SOS : « Les lits restaient vides. Nous préférons maintenir la pédiatrie en l’intégrant à d’autres services. Les hospitalisations seront toujours possibles. »
Laurent Marquet, l’un des médecins du service, s’insurge : « Continuer la pédiatrie sans lieu ni personnels dédiés, c’est mettre nos enfants en danger. Qui s’occupera des bébés malades à la maternité ? »
Quel avenir pour les licenciés ?
Parmi les 38 salariés contraints de partir, beaucoup trouvent leur licenciement injuste. Ont été retenues comme critères l’ancienneté et la situation familiale. « Mais c’est notre déclaration 2014 et non 2015 qui a été prise en compte ! Pour moi, la situation a évolué, j’ai un enfant de cinq mois ! Comment je fais maintenant, sans emploi ? », fulmine un infirmier licencié des urgences.
Des propositions de reclassement sont arrivées en même temps que les licenciements dans les boîtes aux lettres. Seulement quatre offres en interne. En externe, SOS propose du travail dans l’ensemble de son groupe. La difficulté, c’est que la plupart de ses établissements de santé se situent en Lorraine et en Île-de-France. Murat Berberoglu, membre du syndicat FO Santé de l’Hôtel-Dieu, l’affirme : « Personne n’acceptera ça. »
Pourquoi autant de postes supprimés ?
Notre premier objectif est d’assainir les finances de l’hôpital. Sans cela, rien n’est possible. Dans un second temps, nous souhaitons développer de nouvelles activités et donc réembaucher.
Quelles seront ces activités développées ?
Nous allons compléter le plateau d’imagerie médicale avec l’arrivée espérée d’une IRM. Nos possibilités de traitement du cancer vont se développer, avec une autorisation pour la chimiothérapie. La diabétologie, pôle d’excellence, sera renforcée. Enfin, nous créerons un service d’orthopédie.
Quand ?
Il faut d’abord élaborer un projet médical. Nous allons rencontrer les chefs et cadres de chaque service ce mois-ci. Un projet sera élaboré et devra être validé par toutes les instances de l’hôpital début mars.
Directrice du groupe SOS